Quand les annonces se transforment en discussion sur la PMA

Hier et aujourd’hui, nous avons annoncé ma grossesse à 2 couples d’amis. Les circonstances n’étaient pas les mêmes mais les conversations ont ensuite rapidement dérivé sur la PMA. Une fois de plus je me suis rendue compte qu’on était nombreux dans cette galère et que le ressenti de chacun est très différent. 2 rencontres très différentes avec des discussions très intéressantes.

Il faut d’abord dire que nous ne nous somme jamais caché à propos de notre difficulté à avoir un enfant et sur notre recours à la PMA. Nous avons l’habitude d’en parler sans tabou bien qu’on ne le crie pas non plus sur les toits.

Hier donc je suis allée voir une amie que je n’avais pas vu depuis plusieurs mois (on habite pas très loin mais on se voit qu’une ou 2 fois par an). Il s’agit de cette amie dont j’avais parlé ici. Cette amie était en essai depuis au moins 6 mois quand nous avons commencé les essais. Nous avions discuté une seule fois des difficultés qu’on avait toutes les 2 puis plus du tout jusqu’à l’annonce de sa grossesse qui m’avait coupée toute envie d’en savoir plus. Etant en déplacement dans sa ville, j’ai décidé d’aller lui rendre visite et de faire connaissance avec sa petite qui a 3 mois. Je lui ai annoncé ma grossesse et après m’avoir félicitée, elle m’a demandé si on avait eu du mal à l’obtenir. ??? Je pensais pourtant que c’était assez clair! Peut être est-ce un appel du pied pour parler de la PMA et de son expérience ?

Je lui raconte donc notre parcours, à quel point nous avons trouvé ça dur ! J’en profite pour lui demander son parcours à elle. Elle me dit qu’elle ne s’est pas trop inquiétée au début car elle avait des cycles irréguliers et puis finalement , le moment n’était pas des plus propices pour avoir un enfant. Elle a un peu trainé avant de faire le pas de consulter, puis pour faire les examens et enfin ils ont essayé le Clomid qui a marché du premier coup.

Avec cette discussion, je comprend mieux sa réflexion lors de son annonce. Elle a beau avoir attendu aussi longtemps que nous, avoir eu une prise en charge en infertilité, son vécu était très différent : un désir d’enfant peut être pas aussi fort que le notre au début, un diagnostic formel de trouble de l’ovulation et un traitement qui a marché tout de suite.

L’autre annonce aujourd’hui était fait à mon meilleur ami et sa copine.

Ils ont un parcours très difficile. Elle, a connu une dépression très sévère il y a quelques années. On a cru la perdre définitivement à plusieurs reprises, leur couple a eu beaucoup de mal à résister mais finalement ils s’en sont sorti tous les 2. Du fait de la maladie, leurs projets de mariage, bébé… ont été mis de côté. Je sais que lui souhaitait plus que tout fonder une famille, alors qu’elle avait déjà plus de réserve même avant sa maladie. Puis ils avaient parlé bébé puis il y a eu la maladie. C’est à cause de cette situation délicate, que nous ne nous sommes pas trop étendu sur nos problèmes d’infertilité auprès d’eux. Ils savaient qu’on essayait et qu’on galérait mais c’est tout.

Ce soir, je n’ai même pas eu à l’annoncer, ils ont compris tout de suite en me voyant boire mon coca à l’apéro. Ils ont paru très heureux pour nous. Un peu plus tard dans la soirée, ils nous ont demandé où je serai suivie et c’est naturellement que j’ai dit que c’était l’hôpital qui nous avait suivi pour la PMA. Ils ont ensuite embrayé sur le sujet de la PMA, nous demandant plein de détails que nous avons donné sans aucun tabou. C’est là qu’ils nous ont appris qu’ils étaient suivis en PMA (pas dans la même structure que nous) et qu’on leur avait préconisé une FIV. Ils sont actuellement en pleine réflexion pour décider s’ils lancent le processus ou non.

S’en est suivie une discussion à baton rompus : les hommes ont parlé de leur spermogramme en rigolant (puminou et mon ami les ont fait dans le même labo, et comparait la qualité du film à 1 an d’intervalle). Moi j’ai parlé des traitements, de ma coelioscopie car mon amie pense qu’elle a peut être aussi une endométriose. C’était génial de pouvoir parlé de ce sujet avec des amis vraiment proches qui comprennent ce qu’on a vécu et de pouvoir leur apporter tout notre soutien. J’en viens à regretter de ne pas leur en avoir parlé avant, mais en même temps, je ne sais pas depuis quand leur projet d’enfant est de nouveau là et j’avais peur de les embêter avec nos problèmes alors qu’eux ils se débattaient avec la dépression.

Enfin, je leur ai donné nos restes de compléments alimentaires que nous avions pris juste avant l’IAC du succès et je leur ai souhaité qu’ils leur portent chance aussi.

C’est fou comment ces annonces de grossesse peuvent libérer la parole autour de la PMA. Je pense sincerement que plus on en parlera plus les gens oseront en parler. Alors oui, je suis heureuse que la PMA nous ait permis d’obtenir ce petit cadeau et je continuerai à le dire sans tabou.

20 réflexions sur “Quand les annonces se transforment en discussion sur la PMA

  1. Nous avons vecu la meme chose avec des amis venus faire la connaissance de notre oursonne. Lorsque j’ai dit que cela avait ete long ils m’ont interrogée, je me suis confiée. Ils ont alors parlé d’eux, fiv hyperstim et…. Grossesse de 2 mois qu’ils avaient pas encore prevu d annoncer mais la situation a fait que.
    Ca nous a énormément rapprochés, ce sont des amis precieux.

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  2. Oui, moi je glisse toujours au milieu d’une conversation une phrase genre « ça a été long ». Et si on me pose des questions, alors j’en parle facilement. Et on se rend compte que les gens s’ouvrent d’avantage alors.

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  3. Quand on me félicite, je dis tout de suite que c’est une grossesse FIV 3 très attendue, soit ça ouvre la conversation, soit ça évite les questions à la con.
    Je pense qu’il est important de montrer que ce n’est pas tabou et que ça fait aussi partie de la vie.
    Comme souvent les gens embrayent sur les détails de leur grossesse et de leur accouchement (des trucs qu’ils connaissent en fait), je ne trouve pas ça moins impudique…

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  4. Comme quoi on est nombreuses à se lâcher ! Avant et après…
    C’est très bien, j’ai toujours pensé qu’il fallait essayer de faire un peu de bien avec des situations « moches », si nos galères peuvent « servir » même un tout petit peu à d’autres ils faut le faire !

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  5. J’en parle de plus en plus facilement et à tout le monde, même quand je connais peu les personnes. Je suis assez à l’aise avec ça et c’est aussi ma façon de militer, pour que le sujet devienne moins tabou…
    Et finalement, quand on en parle autour de soi, on se rend compte qu’on est loin d’être seuls. Même quand les gens ne sont pas concernés directement, ils racontent que leur frère, soeur, cousin ou nièce passe (ou est passé) aussi par la PMA!
    Bises Margouilla!

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  6. Pareils pour nous on en parle de plus en plus quand on nous pose franchement la question. Le seul moment où je m’en sors avec une pirouette c’est quand la question vient d’une patiente. (Souvent elles demandent si moi aussi j’ai des enfants). Dans ce cas je réponds toujours « non mais j’ai 2 chats et j’avais même pas pris de péridural » on rit un peu et on passe à autre chose.

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