Au revoir et Merci 2015

Voilà, ce soir on tourne la page de cette année 2015. Année qui a été sans conteste une des plus belles (la plus belle?) pour moi. Je mesure ma chance de pouvoir tourner la page d’une année sans ce pincement au cœur ressenti les années précédentes.

2015 avait commencé par ces 3  petits chiffres qui formaient un nombre plein d’espoir sur une simple feuille de papier. Puis cette grossesse si simple sans complications et pourtant accompagnée d’angoisses de voir le rêve prendre fin.

Puis la date magique, la plus belle de 2015, le 15 septembre, où nous avons enfin rencontré notre joli petit cadeau!

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Depuis nous vivons au rythme de ses sourires et même éclats de rire depuis quelques jours, de ses pleurs aussi, de ses babillages. Tous ces moments magiques parfois un peu trop tôt le matin. Je finis donc 2015, avec de la fatigue mais beaucoup de bonheur.

2016 sera l’année des premières fois : premières purées dans quelques semaines, premiers pas peut-être, premiers mots surement.

Ce sera aussi un passage en libéral pour moi, totalement indépendante mais moins de sécurité.

Voilà le moment de vous souhaiter pour 2016 : la santé, de l’espoir toujours, du bonheur surtout…

à toi qui es encore sur le quai à attendre ton petit bonheur, à toi qui restes sur le quai et qui ne l’attends plus, à toi qui le portes dans ton ventre en espérant très fort, à toi qui le portes dans les bras en mesurant ta chance, à toi qui espères un deuxième naturellement ou via la reprise de la PMA, à toi qui attends cet enfant déjà né là-bas qui espère une famille, à toi qui n’as pas de problème de fertilité mais qui viens parfois lire ce blog, à toi qui veux faire un enfant toute seule; à vous mes amis proches (qui ne lisez pas ce blog mais à qui je pense) en FIV pour cette fin d’année et pour qui je souhaite de toutes mes forces le bébé de 2016.

Etre Maman après la PMA

Aujourd’hui cela fait 3 mois que je suis maman de la Petite Cadeaute et ça me fait toujours autant bizarre de m’entendre le dire. J’ai encore eu l’impression que c’était irréel quand j’ai appelé la crèche hier en disant : « c’est la maman d’A. » Ce statut de maman que j’ai attendu si longtemps et que j’investis pleinement mais avec toujours cette impression d’être dans un rêve.

J’ai repris le travail depuis 15 jours : je continue d’allaiter et je tire mon lait au travail, je rentre parfois tard le soir et Petite Cadeaute dort déjà ou est grincheuse parce qu’elle est fatiguée… En même temps je suis super contente d’avoir repris le boulot et de retrouver mes collègues et patients. J’en avais un peu marre de faire de la médecine uniquement en regardant Urgences ou Dr House.

J’en arrive au moment où je me demande si je suis devenue la maman que je souhaitais devenir. Car j’ai eu le temps de m’imaginer en maman au cours de notre longue attente.

Avant la PMA, je m’imaginais en maman pas trop stressée, ce qui est ma nature habituelle. En fait je suis une mère louve, capable de rentrer plus tôt et de me cacher dans la rue pour surveiller le retour de la nounou et vérifier qu’elle est prudente. Paradoxalement, une fois rassurée sur les compétences de ceux qui veillent sur mon trésor, je n’ai pas de difficulté particulière à me séparer de ma petite le matin en la laissant à la crèche ou en la laissant à ses grands parents des jours entiers. Je n’ai aucune difficulté à la laisser passer entre toutes les mains même inexpérimentées (enfin si je surveille).

C’est quand même dur de ne voir son bébé que 1h matin et soir. Quand je culpabilise, je me dis qu’après l’avoir attendue si longtemps, j’aurais dû prendre du temps pour en profiter plus. En même temps, je commençais vraiment à m’ennuyer à la maison… Pas facile de gérer ces émotions contradictoires ! Je ne pensais pas que ça me ferait autant culpabiliser.

Pour le reste, je ne suis pas devenue une fana des livres sur l’éducation, sur comment élever votre gamin. On fait un peu à l’instinct ici. L’instinct pour l’habiller, lui apprendre des choses, la balloter par ci par là. Mais aussi l’organisation militaire pour réussir à tout faire tenir dans une journée (bébé, boulot, rééducation périnéale et préparatifs d’installation en libéral). J’ai de la chance parce que notre Petite Cadeaute n’est pas difficile et accepte de bon cœur les rythmes qu’on lui impose. Moi je m’éclate dans mon rôle de colonel en chef, qui donne des ordres à Puminou!

J’aime parler de ma fille et de ses progrès, montrer ses photos comme toute MILK qui se respecte. Mais l’ExPMette en moi se retient par peur de blesser, de saouler les non parents. Ce que je trouve étrange, c’est ce pouvoir d’attraction qu’ont les bébés. Tu marches dans la rue et on t’interpelle pour connaitre son âge, son prénom. Et moi ça m’énerve, j’ai pas envie de parler de ma fille à des inconnus.

Finalement, je me découvre maman protectrice mais pas non plus fusionnelle, femme épanouie dans son travail mais culpabilisant de laisser son bébé si petit, championne de l’organisation qui risque de se prendre une bonne claque quand bébé deviendra plus grande et moins conciliante, MILK avec quelques restes d’ExPmette.

A l’approche des fêtes de Noël, je ne peux m’empêcher de penser aux PMettes et couples en attente d’enfant qui ont le cœur serré, comme je l’avais il y a 1 an. J’ai tellement conscience de ma chance de pousser ma poussette au milieu de la foule des courses de Noël. Je pense fort à vous tous et toutes et je vous souhaite de douces fêtes pleines d’espoir.